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Le mythe de la muse et du pygmalion

En accusant publiquement Benoit Jacquot et Jacques Doillon de violences sexuelles sur - et en dehors - des plateaux de tournage, Judith Godrèche a jeté un pavé dans la mare. Une enquête édifiante du journal Le Monde détaille les agissements des réalisateurs et compile les témoignages d'autres victimes (Isild Le Besco, Anna Mouglalis…). A l'époque, c'est tout un système qui est complice : on ne veut pas voir, on ne veut pas dénoncer les "excès" de réalisateurs "brillants" qui produisent des films "subversifs". Les producteurs, les agents, les journalistes : tous.tes souscrivaient au mythe de la "muse et du pygamlion". Ah ce fameux mythe tout pété qui, depuis des siècles, légitime les rapports de violence.


J'interviens dans le monde de la culture sur le sujet de la prévention du sexisme et des violences sexuelles depuis 3 ans. J'ai entendu de nombreuses histoires de femmes qui ont connu des comportements maltraitants de la part de chorégraphes ou de metteurs en scène. Pour 3 actrices connues, combien d'anonymes, combien de très jeunes femmes (ou jeunes hommes homosexuels) qui ont dû "faire avec l'époque" dans les compagnies de danse, de cirque, de théâtre ?


"𝑖𝑙 𝑚'𝑎 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒́ 𝑑𝑒 𝑚𝑒 𝑓𝑜𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑐𝑢𝑙𝑜𝑡𝑡𝑒 𝑒𝑛 𝑎𝑢𝑑𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑚𝑖𝑒𝑢𝑥 𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑢𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑛 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑠" , "𝑎𝑝𝑟𝑒̀𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑒𝑠𝑠𝑎𝑖𝑠, 𝑖𝑙 𝑚'𝑎 𝑒𝑛𝑣𝑜𝑦𝑒́ 𝑠𝑜𝑛 𝑛𝑢𝑚𝑒́𝑟𝑜 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑚'𝑎 𝑑𝑖𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒 𝑟𝑜̂𝑙𝑒 𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑚𝑜𝑖 𝑠𝑖 𝑗𝑒 𝑙𝑒 𝑟𝑒𝑗𝑜𝑖𝑔𝑛𝑎𝑖𝑠"

Le problème fondamental que rencontrent ces jeunes artistes c'est l'𝐞𝐦𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞 qu'essaient d'avoir sur eux les hommes en situation de pouvoir. Lors d’une audition, ces jeunes sont en compétition, ils et elles doivent travailler, ils/elles veulent le rôle ; dès lors cela devient très difficile de dire non, de se défendre, de se montrer "rebelle" car le coût de la parole ou de l'insoumission se paie cher…


Mais attention, le sexisme et les violences ne concernent pas que les artistes. Les « cultureux » dévergondés qui auraient un tout autre rapport au sexe, à la fête, à la transgression. Non, les violences sexistes et sexuelles sont partout : en entreprise, dans la boîte du CAC40 comme dans la PME qui vend des fenêtres. Dès lors, il n’est pas inutile de rappeler :


👉 Les règles qui encadrent les comportements AU TRAVAIL 


👉 Qu’entre la drague et le harcèlement, il existe une différence de nature et non de degré 


👉 Que tout le monde peut être formé (direction, managers, salarié.e.s, CSE)


Et enfin que NON nous n’essayons pas de construire « un monde aseptisé comme aux USA » mais un collectif de travail sain et inclusif. Sans muse, ni pygmalion.




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